Après des années de domination outrageuse dans la discipline cycliste, Armstrong qui avait décroché la lune avec sept Tours de France d’affilée vient d’en finir avec la gloire.

Lance déchu, mais innocent ! De quoi l’accuse-t-on, au fait ? Absorption de substances illicites : évidemment, mais l’homme a su mettre  dans ces transgressions un raffinement suprême ! Pensez donc, grâce à lui on est passé du stade anal du dopage (poche d’urine bien calée pour le test d’après-course) voire naïf (consommation de jus d’orange malgré lui pour le poisseux Richard), à une maîtrise scientifique et indécelable de l’abus. Mais puisqu’il faut tomber un jour, il existe une certaine grâce à choir trahi par ses pairs, adversaires jaloux ou ex-coéquipiers pleins de ressentiment à l’égard du Boss impitoyable qu’il fut.

A moins que la politique, qui commande en coulisses les moindres événements, ait ici aussi trouvé sa part d’influence. Le Texan Armstrong, arrogant soutien du Président Bush et prétendant potentiel à une future investiture, serait-il tombé sous le feu intensifié de l’Administration Obama ? Mais alors, on pourrait d’ores et déjà pronostiquer la chute prochaine du faucon noir, Air Jordan, quand le vent républicain l’emportera : absorption abusive de céréales du p’tit déj Smacks (« si bon, bon, bon, qu’on fait des bonds ! »).

Puisqu’il faut bien tomber un jour, Jean-Luc Delarue vient de nous quitter. Mais sa déchéance cathodique (ou plasmatique) avait davantage marqué les esprits : Delarue dans le caniveau, en junkie télévisuel, tentant de remonter la pente par l’animation d’émissions boudées du grand public. Plus de jus dans le Réservoir, hélas…

Puisqu’il faut bien tomber un jour, mais passé 100 jours c’est bien vite, la déception semble poindre en France sur l’action du gouvernement. Si le train des réformes tarde à se mettre en branle selon l’opposition, il paraît qu’Hollande commence également à s’impatienter. Ouh là, Hollande qui sort de sa réserve attention : les choses pourraient bouger vite et grave !  Espérons que le Premier Ministre n’en fasse pas déjà les frais, son prédécesseur avait réussi la prouesse de durer sous la tutelle d’un excité.

Enfin puisqu’il fau bien tomber un jour, cela finira par arriver à Bachar. Et si l’ingestion d’une substance à l’insu de son plein gré était la solution ?

Pourquoi faire simple quand on peut faire très compliqué ?

Samedi 5 mars 2011 a été publié le texte qui enterre définitivement les derniers espoirs d’une filière employant 25000 personnes en France.

Voilà bientôt deux ans, notre bienveillant Président de la République haranguait à l’INES (Bourget-du-Lac) tout un auditoire pour que la France devienne leader des énergies renouvelables au même titre qu’elle l’est dans le nucléaire. Beaucoup d’entrepreneurs en ont pris acte, investissant qui dans des outils industriels qui dans le développement de projets pour atteindre cet objectif louable et réputé ambitieux. Louable car qui oserait contester l’absolue nécessité de renforcer les énergies renouvelables dans le mix énergétique français, où le nucléaire pèse près de 80% ? Ambitieux, mais pas tant que cela finalement : avec un objectif de 5400 MWc à l’horizon 2020, la France ne se situera de toutes les façons pas dans le peloton de tête international ni même européen (l’Allemagne avait déjà installée le double au début de l’année 2010 !).

Le reste s’est déroulé à l’image d’une corrida. Comme on entaille un taureau à l’échine afin de l’affaiblir, les picadors technocrates s’y sont pris à trois fois pour faire baisser la tête à toute une profession pleine de souffle (trop d’ailleurs, à la façon de certains hâbleurs prophétisant la parité réseau avant l’heure, ce qui a sans doute eu le don d’irriter le Président de la corrida) : janvier 2010 -30% sur les tarifs d’achat, mars 2010 instauration d’un seuil de 250kWc condamnant les grands projets, août 2010 -12% sur les tarifs d’achat.

Puis, comme un tercio de banderilles, quelques électrons libres missionnés par le gouvernement sont venus planter sur le dos des acteurs du photovoltaïque un joli rapport faisant couler beaucoup d’encre. Ce texte « dé-fondateur » a mis en Charpie les perspectives de développement du photovoltaïque dans notre beau pays, recommandant un système complexe de freins. N’est pas inspecteur des finances qui veut !

Enfin, car il n’y pas d’art sans mise en scène, la série de passes protocolaires pour faire tourner bourrique la bête haletante a bien eu lieu : les porte-revolvers du Président, Premier Ministre et Ministre de l’Ecologie en tête, y sont allés de leurs oraisons pour endormir une profession lors d’un moratoire funèbre de trois mois. Propos de cette dernière à l’occasion du récent colloque du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) : « La voie que nous empruntons n’a de sens que si elle honore ensuite une exigence de création de richesse et d’emplois, sur la durée ». Ironie du SER, quand on sait le nombre d’emplois qui seront vraisemblablement détruits dans les prochaines semaines…

Quant à l’estocade, elle vient d’être portée par cet arrêté qui cache sa honte en se faisant discrètement publier un samedi.

Au nom de quels intérêts supérieurs le gouvernement a-t-il précipité au fond du gouffre les brebis qu’il avait guidé en bon berger durant trois ans ? Ces brebis portaient-elles un gène dégénératif qui les rendait galeuses, celui de la « spéculation » dénoncée à outrance par le gouvernement jusqu’en septembre dernier ? Le tarissement des financements tant privés que bancaires en 2010 ne laisse plus planer le moindre doute sur la disparition depuis un an de cette lignée honnie. Sans oublier la délibération de la Commission de régulation de l’énergie portant avis sur le projet d’arrêté, qui reconnait des taux de rentabilité négatifs par application des nouveaux tarifs : validé quand même ! La préservation d’intérêts industriels autres, sous l’influence du lobby nucléaire et donc de l’acteur historique de l’électricité en France ? La connivence entre le Président de la République et le PDG de cette entreprise offre un début de réponse... D’autant que la division photovoltaïque du champion national de l’électricité accentuera encore dans les mois qui viennent sa main basse sur le potentiel du marché français, se portant facilement acquéreur de bon nombre de projets devenus orphelins. Mais qu’on arrête de nous servir le coût de la Contribution au Service Public de l’Electricité comme prétexte à tout ce travail de sape ! En effet, personne d’autre que le consommateur n’est affecté financièrement, puisque EDF la lui refacture, qui plus est de façon surévaluée par des règles de calcul reconnues inadaptées lors de la concertation avec la filière. Mais à ce que nous en savons, nulle action de consommateurs n’est venue remettre en cause la légitimité de cette contribution estimée à 3 euros par ménage par an ! Le citoyen consommateur doit être souverain en la matière, puisque le client est roi.

Alors pourquoi faire si compliqué, quand il suffit d’avouer avoir berné politiquement nombre de personnes au nom du Grenelle de l’Environnement, pour la source d’énergie préférée des Français ? Pourquoi faire un texte dont les méandres techniques et les formules de calcul repoussantes nécessitent la prise immédiate d’aspirine tant en première qu’en dernière lecture, quand l’intention qui préside pourrait se résumer en quelques phrases de renoncement ? Pourquoi fixer un tarif de référence diminué de 67,5%, correspondant à l’équilibre budgétaire qu’aucune centrale photovoltaïque d’Europe de l’Ouest ne pourra jamais atteindre avant des années ?

Il faudra de l’aveuglement pour élire en 2012 ceux-là mêmes qui auront renié leur promesse d’avenir et tissé un cadre réglementaire instable et par deux fois rétroactif, portant la lourde responsabilité du mépris de l’investissement privé et du travailleur engagé.

La meilleure façon de prédire l’avenir est de le créer. Mais d’un avenir respectueux et responsable, l’Etat français fait l’avenir d’une illusion.

Comment réussir sa vie quand on est Français ? Pour mieux répondre à cette question cornélienne, suivons l’itinéraire de deux grands hommes aux destins parallèles mais presque comme diraient certains amuseurs…

De Rouen, où il s’est fait connaître comme joueur pro, Tony Parker est appelé à Paris pour jouer avec le PSG. C’est à Paris également qu’Alain Juppé propulse sa carrière politique, en tant que conseiller municipal, député puis ministre pour finir chef du gouvernement quelques années plus tard.

Alors qu’Alain était Premier Ministre de la France, entre 1995 et 1997, le jeune TP en vacances à Chicago assista à un entraînement de la star Michael Jordan et opta finalement pour le basket. Sa carrière politique, aux contours incertains, venait d’être mise entre parenthèses (et pour très longtemps).

Marqué par l’influence de son père spirituel en politique, Jacques Chirac, qui lui vaudra la Présidence du RPR, Alain portera seul le poids des échecs législatifs et la responsabilité pénale dans l’affaire des emplois fictifs. De son côté TP fera référence à son père naturel, ex-joueur pro également, en parlant d’exemplarité en mai 2000 : "Je voudrais suivre l'exemple de mon père, mais en faisant mieux".

Contraint à l’expatriation suite à sa condamnation, Alain décide de se refaire une santé publique au Québec pour mieux préparer son retour en grâce. Une traversée de l’Atlantique qui s’apparente à celle du désert, quand TP va chercher de l’autre côté de l’océan la gloire sportive et un rayonnement mondial.

Nommé récemment Ministre d’Etat en charge de l’environnement, n° 2 du gouvernement, Alain semble enfin avoir laissé derrière lui ses échecs et malchances…Las ! les résultats des élections législatives quelques semaines seulement après son tour de force le projettent à nouveau dans le caniveau de la scène politique française. Le talent n’est pas reconnu à sa juste valeur en France ! Au même moment aux Etats-Unis, TP emporte la finale de la NBA de façon Tony-truante et gagne le titre de meilleur joueur, un exploit jamais réalisé par un Européen. Le talent paie aux US ! TP = MVP, Alain Juppé = dupé.

Au final quand Juppé plonge, TP dunke ! Pour un crash d’Alain, un smash de Tony…

Alors, en pensant à l’avenir de vos enfants et à la réussite que vous souhaitez pour eux, ne les poussez pas trop vers de hautes études mais plutôt vers de hauts paniers : la détente est de raison, la détention de rigueur !

Chez nous…

Taux record d’abstention pour les législatives, quelques semaines seulement après un taux record de participation pour les Présidentielles : bienvenu au royaume de l’incohérence civique ! Maintenant que nous avons notre super-Président, il semble que l’apathie gagne de nouveau la société française : confiance absolue accordée d’un côté par le peuple de droite, fatalité finalement acceptée par celui de gauche, bref il faisait meilleur hier se balader en forêt ou sacrifier au rituel de la finale de Roland-Garros, plutôt que de s’enfermer dans les isoloirs privés de soleil. C’est vrai enfin, voilà l’été : les Français ne veulent plus de contraintes en cette période où le rythme se fait plus doux.

Mais pour quel résultat la Démocratie aurait-elle bien pu se mettre en branle ? Une déferlante bleue était annoncée, elle aura bien lieu lors du second tour où l’UMP pourrait atteindre les 500 sièges sur 577, record absolu. Car on parle maintenant de politique comme on parle de record, triste époque qui réclame l’extraordinaire pour vibrer un peu. Tiens à propos de record, il en est un qui vient de tomber ce dimanche : le roi Federer a été détrôné au classement ATP par ce jeune Ibérique increvable au bras double : preuve qu’à Majorque on ne fait pas que la fête !

Mais revenons à la vie politique, et aux traces fossiles que le scrutin en cours laissera dans l’argile politique de notre cher pays : les dinosaures communistes, inaptes à leur environnement, ne conserveront que quelques spécimens résistants mais parfaitement inutiles. Les Verts vont y laisser des plumes, les Frontistes s’y casser les dents : les sujets épineux de notre époque ont été arrachés des mains maladroites qui les avaient portés si haut. Les prédateurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit…Enfin la voie du centre, celle sur laquelle on se fait toujours klaxonner pour vitesse inappropriée, semble mener droit au garage pour la plupart des automobilistes du dimanche. Et celui qui aurait pu être Président risque de finir seul député de son mouvement à l’Assemblée Nationale…en toute MoDemie.

Ailleurs…

A l'image d'un parterre d’enfants devant un spectacle de Guignol, le monde a fait semblant d’avoir peur quand on lui a ressorti le spectre de la Guerre Froide. Cette mascarade, qui se jouait à guichet fermé dans les couloirs du G8, avait pour seul but de faire parler les experts internationaux : on y a ainsi appris que le rapport d’influence entre les grandes puissances déterminait l’équilibre géostratégique mondial. Oh sérieux, ça vous ait venu comment cette idée ? Allez, filez lui ses places gratos pour le concert de l’OMC au Poutine, qu’il nous lâche un peu. C’est vrai quoi, la Russie est un pays démocratique et sa façon de commercer sans doute loin d’être obsolète...Et puis nous Français, on peut bien comprendre la culture russe : nos excès sont parfois les mêmes (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3220,36-921248,0.html).

Enfin bon, l’Humanitaire est sans doute la dernière grande cause noble de notre époque, alors puisse le " félon " du gouvernement réussir dans sa tentative de régler le conflit du Darfour. On va nettoyer les responsables de cette crise au Kouchner !

Et pour les autres - Français moyens - qui n’ont pas la chance de voyager comme notre Ministre dans l’exercice de leurs fonctions, qu’au moins ils aient eu le plaisir de croiser Adriana Karembeu au lieu de Robert dans leur élan de générosité ce week end !

Gouvernement

Bonne nouvelle, la France est de nouveau gouvernée ! On connaît maintenant l’ensemble des grands responsables de l’exécutif français.

Après le Président " sioupère " star (dis, tu me le prêtes ton bateau pour aller faire du snorkling à la Grande Motte ?), après le Premier Ministre " premier de la classe (politique) ", nous connaissons dorénavant les derniers attributaires de portefeuilles. Il faut savoir morfler en politique, car tout vient à qui sait attendre et traverser son désert sans maugréer. Christine Boutin ne voulait pas que les homosexuels puissent officiellement vivre sous le même toit, la voilà en charge du Logement ! Alain Juppé, ex Premier Ministre le plus impopulaire de la V° République, prend le destin de la France sur le thème le plus chaud (" Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ") de notre époque. C’est à nos yeux une très bonne nouvelle, car l’homme est compétent et sincèrement réformiste : or il faudra du cran pour imposer ce virage hautement responsable en France et aux yeux du monde. Il pourra d'ailleurs compter sur l’aide de son vieil ami – mais si il est vieux maintenant, et puis il va commencer à se négliger ! – dont la Fondation soutiendra le développement durable. " Un petit coup de main, Alain ? Ah non sans façon, Jacques…je tiens trop à mon travail ".

Bref, la France redevient dynamique, à l’image du duumvirat de joggers qui la commande dorénavant. Mais si l’un devrait davantage s’afficher dans la représentation, le Président, l’autre sera plus opérationnel, le Chef du gouvernement. C’est pourquoi l’un est gros, quand l’autre nous apparaît plus affûté. On devine aisément que le Premier Ministre pourrait courir plus vite que Sarko, mais le respect lui impose la sous-cadence. Qu’importe le rythme, pourvu qu’il y ait la compétence et l’endurance. Fillon nous à lui !

Gouvernail

On croyait tout connaître des raisons qui pouvaient faire partir nos athlètes de la terre nourricière, et elles tournaient essentiellement autour de questions d’argent : cupide le sportif, allons bon ! Tout seuls, les champions de haut niveau n’auraient pas assez de temps pour se préoccuper de cette gestion : mais ils sont très bien conseillés par des proches qui, eux, voient un intérêt direct à cette expatriation : leur intérêt justement, c’est l’intérêt…plus tu fais gagner, plus tu touches : c’est la French touch qui s’exporte très bien à l’étranger.

Seulement voilà, dans le cas de Laure il n’en est rien. Le coeur a ses raisons que Lucas ne maîtrise pas. Touchée par l’ " Amûr " ! (pour reprendre le mot d’un illustre expatrié, qui pourrait revenir maintenant que la France vit dans le lendemain). Touchée…mais coulée également dans les méandres d’une histoire rocambolesque. Car Laure ne serait plus à lors actuel que l’ombre de la championne qu’elle était encore il y a que quelques semaines. Et dans une piscine, l’ombre du nageur se dessine au plus profond du bassin : c’est vous dire dans quel état de déliquescence notre plus grand espoir de médailles aux prochains J.O. se trouve ! La sirène est devenue baleine, la torpille fait dorénavant des bombes avec les gamines de son âge. Allez on se reprend Laure ! Lucas est en train de préparer celle qui va te doser dans le bassin, elle nage 23h / jour et dort peu : Eva Vitt Dan Lô, vietnamienne naturalisée, nouvelle mutante de la natation française.

Ligne d’eau, ligne de coeur, ligne de front entre les fédérations : que l’histoire s’achève pour laisser la place à d’autres actualités sportives svp ! C’est vrai quoi, Nantes descend en L2 et il n’y a plus un seul Français qui sache jouer au tennis à moins d’une semaine de Roland-Garros ! ! !

Les sondages ne s’y seront pas trompés cette fois, prédisant depuis des mois la victoire nette de Nicolas Sarkozy sur sa concurrente Ségolène Royal : oscillant entre 52 et 54%, on ne peut donc plus mettre les instituts au pilori comme pour les précédentes élections. La prévision devient chirurgicale, et la politique peut alors s’anticiper aussi bien que la météo. " Chéri, quel candidat annonce-t-on pour les cinq prochaines années ? Mets ton pull, on prévoit du Sarkozy persistant avec un indice de confiance de 5/5 ".

Les Français seraient donc un peuple génétiquement de droite, au moment où se dessinent les contours d’ un " quinzennat "  de même lignée dans notre pays…et désolé pour ce néologisme, mais il rappelle que l’alternance n’est qu’une vue de l’esprit dans la façon de faire de la politique chez nous depuis quelques années. Ami Bayrou, ami Bayrou, lève ton camp, et surtout ne le renverse pas : après l’avoir proclamé, François aura peut-être l’occasion de bâtir une mouvance véritablement alternative qui se construira sur les décombres - nous dit-on - du Parti Socialiste. Car la gauche a morflé hier soir : Si Ségolène rayonnait en façade (pourquoi avoir attendu la défaite pour se détendre enfin ?), les cadors aux aguets jouaient le désarroi de façade…avant de rappeler le rôle qu’ils voulaient jouer dans la reconstruction des idées progressistes. Fabius " out " depuis bien longtemps (on le sent contaminé par l’échec), l’analyse et le propos de Strauss Kahn avaient de quoi séduire. Celui-ci n’est même pas tombé dans le panneau des journalistes, qui auraient voulu lui faire dire que cette défaite était celle de la candidate - même si objectivement on est en droit de se poser la question. On attend enfin le repositionnement de l’homme bafoué par sa compagne (ah, ce " Non " cinglant pour marquer son indépendance d’esprit ! S’il a surpris son adversaire de droite, il en aura vraisemblablement créé un nouveau dans son camp cette fois-ci). L’autre François demeure en effet le porte drapeau idéologique du PS et peut à ce titre également tenir un rôle important dans les mois à venir. Mais la vraie déception était du côté de Besancenot, c’est étrange comme l’honnêteté transpire à la télévision ! Bref, il y a du pain sur la planche sociale et encore beaucoup (trop ?) de monde pour le découper…

On dit qu’il ne faut pas vivre avec le passé, mais le résultat de cette élection ne peut-il se lire à l’aune de notre histoire ? Si la France est majoritairement de droite, ne le doit-on pas encore à l’empreinte séculaire du Général (que tous les candidats de ce bord n’hésitent pas à revendiquer) ? De l’autre côté, le grand timonier de la gauche en France, Tonton, n’a-t-il pas laissé des héritiers en manque total d’inspiration depuis bientôt vingt ans ?

Alors voilà, la politique de la France pour les années à venir s’est affichée avec une grande ambition dans le message du futur nouveau Président de notre République. Car les projets ne manquent pas : libération des infirmières en Libye, d’Ingrid en Colombie, création d’une Union Méditerranéenne, etc. A quand un grand programme de conquête spatiale par la France, Mars est à notre portée ! Hier soir, Nicolas avait du sang Kennedy dans les veines. Quand on vous dit qu’avec lui tout devient possible, peut-être que le miracle économique et social va enfin se réaliser ? Avec Sarko, mais non ! Messie…"En vérité je vous le dis" ou "La vérité si je mens" ?

En faisant un tour d'actualité des grandes puissances de ce monde, on réalise que le vent de la rébellion souffle - parfois hélas de façon brutale ou tragique - sur les régimes et systèmes en place.

En Russie, la Marche des Dissidents  se fait arrêter par la police, Kasparov est interpellé et retenu dix heures en garde à vue. Il en coûte de s'exprimer...

Au Japon, le maire de Nagasaki, Iccho Ito, a été assassiné par le gang des Yamaguchi, une des organisations les plus importantes de la pègre japonaise. Il en coûte d'être honnête...

Aux Etats-Unis, un déséquilibré opère un carnage dans une université : plus de 30 victimes. "Morts aux bourgeois !". Il en coûte de ne pas consulter sa messagerie...

Autant de défis lancés à la Démocratie dans chacun de ces pays, entend-on dire. Mais en France, dans notre belle nation, elle vient de retrouver des couleurs avec un taux de participation record de 84%. Quant à l'esprit de rébellion, il aurait été mis à mal par la nécessité proclamée du "vote utile" pour ce scrutin (la faute au fantôme qui rôde, vous voyez de qui nous voulons parler). Mais le petit François et le petit Olivier avait l'air très satisfait de leur tour de chauffe, confirmation d'une campagne fort bien orchestrée par ces deux trublions - bénéfiques - de la vie politique française.

Aussi, pour retrouver la belle insouciance d'avant scrutin , Lundi Midi vous propose une petite balade rétrospective dans la capitale : album photo "The Day Before".

Fête

C’est fait, le premier grand week end de l’année se conclut avec ce lundi férié au nom de Pâques…mais qu’est-ce que Pâques au juste ? Pour les enfants il s’agit avant tout d’œufs en chocolat planqués dans le jardin, envoyés par les cloches de Rome. Même pas cassés les oeufs, ce qu’on peut être naïf quand on est gosse ! Pour les adultes actifs que nous sommes, c’est l’occasion rêvée de prendre la tangente pour un week end prolongé avec les premiers beaux jours…Oh joie du retour en voiture avec tous ces abrutis qui ont eu la même idée que nous ! Enfin pour ceux qui seront restés dans leur ville, c’était l’occasion de profiter du calme ambiant pour faire retraite entre amis et échanger sereinement sur le sens de cette grande fête religieuse. Et tous les ans c’est pareil, entre individus dont la culture s’étiole peu à peu : chacun a son idée de la chose, un souvenir presque effacé datant des grandes heures de son catéchisme.

Alors pour mettre tout le monde d’accord, un rappel s’impose : Pâques est bien la date de la résurrection du Christ, trois jours après sa crucifiction le Vendredi saint. Cet homme était donc un hyper actif, car après un an et demi de vie publique menée tambour battant (on notera des journées particulièrement chargées avec la multiplication des rendez-vous, et d’autres franchement physiques comme le one man show du Temple), il n’a pu s’accorder plus de trois jours de repos (éternel ?) avant de revenir aux affaires. Pas de répit pour le Fils de Dieu.

Environnement

La semaine du développement durable se termine, et on espère que cette préoccupation durera encore après. Mais le pessimisme est de rigueur : Sarkozy aurait déjà laissé entendre qu’il remettrait ses engagements du Pacte Ecologique à plus tard en cas d'élection…

Administration

Bayrou veut supprimer l’ENA, basée à Strasbourg, au moment même où le TGV Est pulvérise le record de vitesse à 575 km/h. Pour faire revenir plus vite les élites sur Paris ? Oh pas la peine, on va s'en sortir tout seuls les gars... non non vraiment vous donnez pas cette peine.

Humeur

La semaine passée nous sommes entrés de plain pied dans le Printemps – mais sur le papier seulement, à savoir le bon vieux calendrier - avec un retour de balancier (en mode bien réel) de l’Hiver : et hop, une vague de froid et de neige en pleine tronche alors même que les badauds commençaient à s’habituer à la chemisette. Mais oh, réveil les Mac Fly, on est encore qu’en mars ! Punition climatique pour ceux qui s’étaient débarrassés de leur tenue chaude au profit de la Croix Rouge, même si le geste était beau…car la prochaine collection Hiver est loin d’apparaître dans les catalogues. Ah, que ce décalage entre la théorie et la pratique est savoureux quand on observe les réactions qu’il déclenche chez la plupart des gens : inadmissible, version " il n’y a plus de saison " ! Et chaque année, c’est la même litanie…

Nous vivons réglés comme des horloges, en somme…voilà pourquoi nous avons changé d’heure dimanche, même si la raison historique est sortie depuis longtemps de nos mémoires : question d’économie d’énergie me semble-t-il, mais cela m’en réclamerait trop de refaire l’arbre des causes. Aujourd’hui la seule chose que nous voyons est, en première réaction, une abomination qui nous prive d’une heure de sommeil : mais personne ne nous empêchait de nous coucher une heure plus tôt, que je sache ? Puis, par un effet d’optimisme profondément ancré dans la nature humaine, vient le moment de la béatitude : chouette, on aura une heure de jour en plus en fin de journée. Enorme ! Quelque soit la référence pendulaire, n' y a-t-il pas toujours autant d’heures de jour dans une journée ?

Mais revenons à la préoccupation favorite de nos concitoyens, le temps : ainsi, pendant qu’on se gelait un peu partout en France, c’était chaud sur beaucoup de théâtres d’opérations chez nous comme dans le monde :

International

Vendredi, la Chambre des représentants américaine a adopté une enveloppe de 124 milliards de dollars pour l’effort de guerre en Irak. Mais avec un bilan de 3200 morts et 25000 blessés sur 4 ans de campagne militaire, ça devient chaud pour Bush qui se voit imposer un retrait des troupes US au plus tard en 2008. Dommage pour lui, le record du Vietnam de 58235 soldats tués ne sera sans doute pas battu et il perd ainsi une occasion de rentrer dans l’Histoire…

Pendant ce temps là, l’Europe célébrait ses 50 ans d’existence. Instant de fête, mais perspective chaude avec le projet adopté par les 27 de mettre au point un nouveau traité d’ici 2009. Le rédacteur en chef aura un peu de pression !

Sport

Des sportifs français se sont illustrés cette semaine. Ils sont apparus parfaitement à l’aise dans leur élément, liquide pour l’une, gelé pour l’autre. Chaud pour Brian Joubert qui a mis le feu sur la glace en devenant le premier champion du monde Français depuis 1965, et chaud bouillant pour Laure Manaudou qui double son titre de championne du monde en 400m nage libre. De quoi attiser la convoitise du mécène François Pinault, qui lui laissera la même liberté que dans le bassin pour accompagner ses marques. A ses marques, prête, plongez…attention Laure, tu vas nager sur des braises !

Coup de chaud enfin avec l’éclair de Nicolas Anelka pour sortir la France du bourbier lituanien. 

Politique

Dans la course à l’Elysée, Bayrou a fait son show au Zénith, qu’il a réussi à remplir comme Sarko quelques jours avant lui. L’occasion pour lui de stigmatiser ce dernier qui a eu l’impudence de se moquer de son tracteur. Il est clair que sur l’Ile de la Jatte, les 4x4 polluants sont davantage légions.

Et comme il l’appelait de ses voeux, le voilà dorénavant servi : Sarko s’est fait adouber par son père politique et meilleur ennemi Chirac. On imagine la scène à la façon des Chevaliers : l’épée apposée sur chaque épaule, avec un petit dérapage pour ôter du lard au bide du jeune effronté . C’est pour l’aider, le candidat UMP doit surveiller sa ligne pour faire dynamique !

Sports

Dimanche était donné le départ de la course cycliste Paris-Nice, sous une température hallucinante de plus de 20°C : à quoi bon chercher à rallier Nice, il fait maintenant aussi bon à Paris que sur la Côte d’Azur ! Tant de fatigue pourrait ainsi être épargnée…C’est ce qu’ont bien compris les coureurs du semi-marathon hier également, qui n'ont pas quitté la capitale durant toute l’épreuve. Mais pour éviter les insolations qui sont légions en cette saison, les premiers départs étaient donnés à 7h du matin. Changement d’air, changement d’ère…

En milieu de semaine, Lyon perdait encore une fois dans sa course au titre suprême européen. Et les journaux d’annoncer que ce club était arrivé au terme d’une époque, comme si tout devait dorénavant être remis en question. Las ! Barcelone, Arsenal, Real, Inter Milan sont-elles des équipes à bout de souffle sous prétexte qu’elles n’ont également pu se qualifier pour les ¼ de finale ? Si Lyon a atteint ses limites, que dire de l’ensemble des autres clubs français qui sont outrageusement dominés de + de 13 points dans le championnat national ? On ne parle même pas du club de la capitale, encore défait hier et qui trouverait enfin dans la relégation un championnat à sa portée…

Mais revenons au vélo quelques instants pour rappeler que la saison est ainsi lancée sans un des grands leaders, néo-retraité : Jan Ullrich. Venu de l’Est, le jeune prodige amateur de Rostock aura malheureusement fini sa carrière complètement à l’ouest. Car promis à un avenir radieux après sa première victoire dans le Tour, il n’aura jamais su apporter la contestation tant espérée au cyborg américain. Si l’un était avide de succès, l’autre s’est montré vide de gloire. Lequel des deux doit-on admirer ? Le bon ou la brute ? Cherchez le truand parmi les deux…

Un champion mitigé s’efface donc, un autre, incontesté, se hisse sur un piédestal de plus en plus haut : c’est Roger Federer, qui a dépassé le record de semaines passées en tant que n°1 : 161, soit plus de trois ans. Connors a enfin trouvé son successeur, et avec lui tous les grands champions de l’ère précédente. Mais si on voulait jouer les rabat-joie, nous dirions ce qui a déjà été maintes fois répété : au moins avec les Nastase, Connors et Mac Enroe, on avait du spectacle au-delà du jeu. Alors vas-y Roger, fais nous rire un peu ! Pour fédérer tout le monde autour de ta cause.

Culture

Après les Oscar et les César, Les Victoires de la Musique venaient clore en beauté samedi soir la saison des reconnaissances artistiques. Olivia Ruiz, Benabar, Delerm, Grand Corps Malade…si la nouvelle chanson française semble dans les rythmes assez indolente, ses paroles tentent la trash attitude pour compenser cette apathie. Petit mix : " Taille- moi les hanches à la hache…J’ai envie, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai hâte, j’ai faim et j’ai la gaule… On n'a qu'à dire à tes amis qu'on les aime pas et puis tant pis ". Le rock n’a qu’à bien se tenir, dorénavant ! De quoi inquiéter nos voisins anglais, qui n’ont que Radiohead, Coldplay et Muse et pour se défendre. Enfin pour asséner le coup décisif de notre offensive musicale sur la scène internationale, les Fatal Picards représenteront la France à l’Eurovision !

Politique

Bayrou est passé à 24% d’intention de vote, talonnant de très près dorénavant les deux leaders de la droite et de la gauche. Le centre se mêle donc pleinement à la partie, et pourrait aller droit au but (en avant-centre) si l’on attachait une vraie valeur aux sondages : car gagnant ainsi 5 points chaque semaine, on devrait finir par le voir crédité de 55% à la veille du 1° tour. Après une élection directe, le règne de François marquerait un tournant dans la vie politique française. Mais gardons-nous bien d’exprimer notre opinion, par crainte d’être évincé du monde des médias…Et hop, viré de Lundi midi pour avoir soutenu le candidat centriste !

De son côté le roi Jacques a quasiment tiré sa révérence hier soir en indiquant qu’il ne "solliciterait pas nos suffrages pour un nouveau mandat ". Deux sans trois, cela suffit amplement ! Quatre grandes idées ont éclairé son message au peuple, avec des mises en garde contre le libéralisme et l’extrémisme (" tout dans l’âme de la France lui dit Non "), ainsi que des orientations pour l’avenir telles que l’Europe. Eh oui l’Europe, à laquelle l'âme de la France avait également dit Non... fâcheux souvenir que ses mots ont bien failli trahir : " Lors du…  – qu’il a prononcé " l’ordure " avec un temps d’arrêt - référendum vous avez exprimé vos doutes… ". Référendum, dissolution, " Le bruit et l’odeur ", ah l’homme avisé qu’il aura été ! Mais rendons à César ce qui lui appartient, la bête politique a eu des moments de gloire dans sa carrière : c’est aussi tout l’hommage que lui rendait une partie de la classe politique après son allocution hier.